L'importance du chant en Bretagne


Kan ha diskan entre Erik Marchand et YF Kemener

Dans la société traditionnelle, tout le monde chante, tout le temps et en toute circonstance. Dans la gwerz, le chanteur est avant tout narrateur, conteur de faits marquants d'une époque. Si les sonneurs sont de mise pour animer les grandes occasions, beaucoup plus fréquents sont les accompagnements chantés (kan ha diskan) de la danse. Au contraire de la gwerz ("blues de Bretagne"), les bons chanteurs ne sont plus appréciés pour l'histoire qu'ils racontent, mais pour leur puissance de dynamiser le groupe, et de "mener la danse" dans un tempo à fortes pulsations.

Le répertoire chanté de la société traditionnelle s'enracine d'autant mieux qu'il se renouvelle régulièrement depuis le XVIIe siècle par la diffusion de feuilles volantes. Et même si leur déclin est irrémédiable en la seconde moitié du XXe siècle, face à la concurrence des mass media, on peut sentir dans les chansons militantes des années 60-70 une réminiscence de ces compositions populaires, mêlant politique et ironie, poésie et faits d'actualité.

Aujourd'hui, la langue du chanteur peut être le breton ou le français. Les chanteurs actuels choisissent souvent le français comme langue de leur musique, soit parce qu'il ne savent pas parler breton, soit pour que leur texte soit compréhensible à un large public. Surtout pour ceux qui cherchent le succès à l'étranger, la langue française signifie une connexion avec le monde hors de la Bretagne. Gilles Servat compte parmi ce groupe de chanteurs. Ecoutez sa chanson <je dors en Bretagne ce soir>. Cependant, il existe aussi un certain nombre de musiciens chantant en breton. Beaucoup de leurs paroles leur ont été transmis par leurs ancêtres, par exemple les gwerzioù qui décrivent des situations tristes ou des histoires qui se sont vraiment passées.


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