A l'origine fête locale, la fest noz (litt. La fête de nuit, aujourd'hui masculin) est une fête de plein air à laquelle toutes les générations du village participent. Il conclut une rude journée de labeur pour tous : ramassage des pommes de terre ou des pommes à cidre, moisson, etc. Dans les années 40, Loeiz Roparz saisit ce patrimoine original et dense, alors même que la société traditionnelle s'en éloigne, car il est quand même "plus moderne" d'aller au bal. Les festoù-noz se propagent très vite dans les années 50 mais surtout 60-70, organisés dans la Bretagne et au-delà. Loin de la fête folklorique et du spectacle, le principal moteur du fest noz reste la danse collective.
Désormais, les chanteurs ne sont plus dans la ronde mais devant un micro parfois
perché sur une estrade. C'est le fest-noz mod nevez.
Après 1970, le fest-noz va connaître une autre modification fondamentale : au chant se substituent de
plus en plus des formations musicales, allant du simple couple de sonneurs version traditionnelle jusqu'aux formations musicales plus
étoffées (on vient d'ailleurs souvent pour un groupe renommé tel Carré Manchot, Forzh Penaos, Sonerien Du, etc.) intégrant
des instruments nouveaux, n'hésitant pas parfois à les électrifier. Ce phénomène va se développer,
notamment sous l'impulsion d'Alan Stivell qui ouvre une ère culturelle bretonne nouvelle.
C'est l'apogée des festoù-noz qui deviennent un lieu de convergences où l'on vient massivement
affirmer bien haut son appartenance et son identité. Il demeure
un formidable vecteur de transmission de la danse bretonne, une
manifestation souvent impressionnante de son rôle communautaire.
En ce nouveau siècle, il constitue un lieu privilégié de rencontre, amenant chaque week-end
des milliers de personnes. La sonorisation, ainsi que l'éventuel soutien d'une rythmique rock, permettent souvent cette audience
massive. C'est d'ailleurs dans une optique purement commerciale
que nombre de festoù-noz sont organisés aujourd'hui
, avec force publicité et entrée payante.
A l'origine, les danseurs ne pratiquaient que "leur" dans tro
, par choix volontaire ou par ignorance de celles du terroir voisin…ainsi,
leur répertoire et leur pratique étaient naturellement limités et les risques d'uniformisation quasiment nuls.
Maintenant, un fest-noz va proposer des danses empruntées à une grande diversité de terroirs. Il y a donc indéniablement
un risque d'uniformisation gestuelle et musicale.
Court extrait du premier album de JM Veillon
Tous droits réservés © Copyright 2001-2005 http://evolbreizh.free.fr